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24 City

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les avis de Cinemasie

5 critiques: 3.4/5

vos avis

8 critiques: 3.59/5

visiteurnote
chronofixer 3
Illitch Dillinger 4
lo sam pao 3.5
Pikul 3.75
Epikt 2.75
Bastian Meiresonne 4.5
hendy 4.75
Dooliblog 2.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Je dois certainement être un peu maso pour continuer à me taper les "oeuvres" de JZK, considérant que j'ai vu à peu près la moitié de sa filmo et que je n'ai jamais accroché, toujours trouvé ça vain et surestimé. (pour résumer). Le précédent "Still Lile" m'avait quand même convaincu au niveau de la forme, je me suis donc motivé pour regarder 24 CITY. Le constat est à peu près identique: JZK se fait maintenant esthète, (YU Lik wai n'y étant sûrement pas pour rien), cette fois ci c'est un quartier industriel de CHENGDU à l'honneur, moins photogénique que les abords du Yangzi dans Still Life mais réellement bien mis en image. Quelques aspects alourdissent un peu ces beaux cadres, comme le fait de faire prendre la pose aux protagonistes, certaines musiques qui ne collent pas à mon avis, ces deux aspects faisant que le film documentaire sonne parfois faux. Quand on sait qu'une partie des témoignages sont joués par des acteurs, on est un peu perdu. Disons que j'ai été dérangé par ce côté docu brut mélangé à ces aspects artificels, je trouve que ça fait perdre un peu de force au propos et à l'émotion. Il faut aussi parler du fond, des "témoignages" donc: je n'ai pas été tenté d'arrêter le film en cours de route, mais cela vient pas mal du fait que la Chine me passionne en général, malheureusement le contenu n'apporte pas grand chose à mon avis, et de manière peu originale. J'ai donc apprécié cette immersion dans l'ambiance d'un quartier industriel de CHENGDU, mais JZK reste encore limité et mon avis est qu'il devrait choisir entre docu et fiction.

03 février 2010
par chronofixer


Le futur passé présent

Quand j'avais eu la chance de prendre en charge le réalisateur Jia Zhang-ke le temps de quelques jours de festival en 2007, il avait semblé quelque peu exsangue, en train de chercher un nouveau souffle dans sa propre filmographie en cherchant de l'inspiration du côté de quelques projets de documentaire ("Dong", "Useless") et dans la production de quelques-uns de ses poulains protégés ("Walking in the wild side" et d'autres à venir très prochainement).
Il disait lui-même avoir connu un véritable point de rupture depuis son "The World" curieusement célébré à une échelle internationale, alors qu'il s'agit – selon lui – de son œuvre la plus consensuelle. Depuis ce film et de sa "victoire" sur la censure chinoise de pouvoir désormais tourner à peu près tout ce qu'il voulait en raison de sa réputation mondiale, il cherchait des nouvelles choses à dire.
 
Démarche entamée avec son diptyque "Still Life" et "Dong", mêlant adroitement docu et fiction ("Still Life" inclut des images de son documentaire "Dong", tandis que "Dong" inclut quelques personnages de fiction), Jia trouve donc un nouvel aboutissement avec son présent "24 City", regard incisif sur l'actuelle incroyable mutation de la société chinoise en seulement quelques décennies.
 
Durant le temps passé ensemble, Jia récupérait des retranscriptions d'interviews faites par des assistants restés en Chine, qui interrogeaient des anciens ouvriers de l'usine 240 et commentait assidûment ces témoignages. Il avait hâte de donner la parole à d'autres ouvriers, mais également de mettre en bouche certaines de ces tirades dans la bouche d'acteurs plus ou moins célèbres pour "reconstituer" les souvenirs d'un passé.
 
"24 City" est donc moins une fiction, qu'un "documentaire fictionnalisé", qui s'attacherait à poser un regard sur les profondes mutations de la société chinoise sur les dernières décennies, tout en établissant également un rapport très intéressant de la très étroite interrelation entre la vérité et la fiction au sein même du cinéma (un rapport d'autant plus étroit dans la plupart des cinématographies asiatiques, très influencées par leur passé de documentaristes). Le véritable tour de force, c'est de gommer toute trace entre vérité et reconstitution et même de réussir à émouvoir avec des histoires "interprétées" plutôt que véritablement vécues. Avec un petit bémol pour les "rôles" féminins, à l'instar d'une Joan Chen ou Liping Lü, curieusement beaucoup moins crédibles dans leurs rôles respectifs, que les hommes…
 
Un véritable enchantement, qui devrait trouver un large public dans les salles de cinéma d'art et essai françaises lors de sa sortie et qui remet sérieusement en question au-delà du seul pays chinois les entiers systèmes capitalistes mondiaux.


16 février 2009
par Bastian Meiresonne


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